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Artiste, anarchiste, marginal, sans-papiers: Giovanni Segantini était tout cela et plus encore. Il créa, la plupart du temps en plein air, des œuvres monumentales représentant la nature idéalisée des paysages de haute montagne. Tout au long de sa vie, il n’a cessé de grimper toujours plus haut à la recherche de la lumière, il est mort à 41 ans dans un refuge alpin de l’Engadine, à 2700 m d’altitude.
Les textes autobiographiques de Giovanni Segantini – lus par Jean-Luc Bideau –, les extraits du bestseller d’Asta Scheib « Das Schönste, was ich sah » – lus par Marthe Keller –, la musique de Paul Giger avec le quartet Carmina et les impressions du caméraman Pio Corradi se fondent dans une cinématographie permettant de se plonger dans la vie et dans l’œuvre de Segantini. Aucun commentaire ne distrait le regard, la parole est au peintre lui-même. Les photographies en haute définition, réalisées par un appareil spécial, permettent de restituer les couleurs originales des peintures.
Le film laisse entrapercevoir son enfance et sa jeunesse difficiles, nous fait participer aux mouvements intérieurs et aux crises d’inspiration de sa peinture, à son attitude contradictoire envers l’amour de sa mère et envers l’érotisme, enfin à sa lutte désespérée contre la mort.
«J’ai connu le monde et toutes ses classes sociales; non pas de loin, mais j’y ai vécu et ressenti toutes les passions, les douleurs, les joies et les espoirs. J’ai traversé la dimension infinie de la tristesse, là où à la lumière du soleil et dans l’obscurité toutes les passions humaines s’agitent. J’ai vu des fleurs pleurer et des vers rire.» Giovanni Segantini